Dans un XIXe siècle où la discussion sur les origines nationales bat son plein dans toute l’Europe, les Grecs auraient-ils pu se dispenser d’une instance de légitimation aussi flatteuse et aussi prometteuse que l’Antiquité ? De fait, la Grèce ancienne devient d’emblée, un élément déterminant dans l’élaboration difficultueuse d’une identité néo-hellénique et d’une l’idéologie étatique. Nous voudrions explorer ce retour du passé dans le présent en questionnant la diversité et l’hétérogénéité des « Antiquités » créées et véhiculées aux XIXe et XXe siècles, le contexte (national, culturel, politique) dans lequel les diverses, et souvent contradictoires, représentations de l’Antiquité ont été formulées en interférant les unes avec les autres, les manières dont le contexte dominant de l’histoire nationale a été consolidé ou sapé par d’autres cadres de pensée projetant sur l’Antiquité des demandes alternatives.
Les Antiquités multiples de la Modernité grecque (XIXe-XXIe siècles), Ch. Avlami, M.Konaris (éds), collection Mondes Méditerranéens et Balkaniques, Ecole française d’Athènes (sous contrat, à paraître en début 2023)